dimanche 24 mars 2024

LA FRONTIERE FRANCO - ALLEMANDE DE 1871 - 1918 EN LORRAINE.

 La frontière franco - allemande de 1871 - 1918 en Lorraine.

Sortie scolaire du mardi 12 mars 2024.

Le panorama de la bataille de Rezonville au musée de Gravelotte. 


La guerre franco-allemande de 1870 - 1871 eut de lourdes conséquences sur la Lorraine, tant pour son territoire que pour la population. Dans le cadre d'un projet pédagogique transdisciplinaire français / histoire / HGGSP, une sortie scolaire a permis à 60 élèves de première générale de visiter deux sites mosellans. Ils avaient auparavant étudié des textes des écrivains français ayant pris part à ce conflit, notamment Guy de Maupassant, soldat de 2e classe, et Gustave Flaubert, officier dans la Garde Nationale, sans oublier Arthur Rimbaud, trop jeune pour que son engagement dans l'armée française fut accepté. En HGGSP, la guerre de 1870 et la formation du Reichsland Elsass - Lothringen, improprement appelé Alsace - Lorraine, avaient aussi été vues avec des documents originaux (cartes, objets, photographies, actes notariés). 


Le Musée de la guerre de 1870 et de l'Annexion de Gravelotte. 

Ce musée, situé près de Metz, sur le lieu de la grande bataille du 18 août 1870, permet d'appréhender toutes les facettes de ce conflit qui opposa le Second Empire aux Etats allemands ralliés à la Prusse; Etats qui formèrent le IIe Reich à partir du 18 janvier 1871. Les tensions grandissantes entre la France et la Prusse, liées au conflit entre la Prusse et l'Autriche de 1866, puis à la question du trône d'Espagne en 1868, et enfin la guerre de 1870 furent brillamment retracées par une conférencière, madame Natacha Swol et un de ses collègues, avec l'appui de la magnifique collection d'armes, d'uniformes et d'objets. La présentation du Panorama de la bataille de Rezonville, par Alphonse de Neuville et Edouard Detaille (1882 - 1883), qui était un immense tableau de 120 m de long et de 15 m de haut, malheureusement découpé par la suite en 115 morceaux dont 20 sont au musée, permet une immersion dans la bataille. 

Ensuite, la question de l'Annexion de l'Alsace (sauf le Territoire de Belfort) et de la Moselle (sauf l'ouest) et des conséquences sur les habitants furent étudiées : la nouvelle frontière et son organisation, la question de l'Option et du choix entre rester français et quitter le territoire ou bien rester et devenir allemand, l'empreinte germanique en Alsace - Moselle avec les garnisons et les activités économiques.


Uniforme de Cent - Gardes de Napoléon III

Uniforme de trompette de la Garde Impériale.

Uniforme de zouave de la Garde Impériale. 

Blouse de la Garde Nationale Sédentaire. 


Uniforme de cuirassier prussien. 


Uniforme prussien (infanterie). 


Uniforme de général prussien. 


Canon à balles français.



Canon français en bronze. 

Avec le traité de Francfort du 10 mai 1871, la France, en plus d'une indemnité de 5 milliards de francs - or, dut céder une grande partie de l'Alsace (sauf Belfort) et la Moselle (composée aussi d'une partie de la Meurthe au nord-est) qui formèrent le Reichsland Elsass - Lothringen, une terre d'Empire sous la direction directe de l'empereur allemand. Une nouvelle frontière fut donc tracée et délimitée par des bornes et des poteaux, sous la garde de douaniers et de gendarmes. 


Un panneau frontière allemand. 


Casque de la gendarmerie d'Alsace - Lorraine. 

Casque de la douane d'Alsace - Lorraine. 


Casque de la police d'Alsace - Lorraine.


A l'extérieur du musée, les élèves ont pu voir la chapelle construite par ordre de l'empereur Guillaume II en 1905 et le cimetière allemand de 1870 - 1871, qui comprend aussi des tombes françaises, et le système d'inhumation de l'époque : les simples soldats sont placés dans des tombes collectives sans noms, les sous - officiers ont droit à une tombe individuelle avec une croix ou une stèle, les officiers à une tombe individuelle avec une stèle plus imposante. 

Tombe d'un officier allemand. 






La chapelle de Guillaume II et l'ossuaire à l'intérieur. 


Une tombe française.


Le Fort Wagner à Verny.

Dans l'après-midi, les élèves ont visité le fort Wagner à Verny, une vaste forteresse allemande construite de 1904 à 1910, située dans la seconde enceinte de Metz, et qui porte le nom de Julius Wagner, inspecteur général des fortifications, ancien combattant de Gravelotte. En effet, si les Français fortifièrent la nouvelle frontière avec le système Séré de Rivières à partir de 1874, les Allemands en firent de même de leur côté sous l'impulsion du général von Biehler mais de façon différente : au lieu de construire les forteresses avec un tracé linéaire, les Allemands fortifièrent les grandes villes avec Metz et Thionville, ainsi que Strasbourg et les villes situées le long du Rhin. Ces fortifications se densifièrent dans les années 1890 avec les progrès de l'artillerie et le nouveau plan d'attaque contre la France. En effet, les forteresses allemandes devaient servir de pivot à la grande offensive allemande qui devait traverser le Luxembourg et la Belgique dans le cadre du Plan Schlieffen et empêcher les Français d'atteindre les zones de mobilisation dans le sud de l'Allemagne. 




Le Fort Wagner a une structure éclatée composée de six blocs, protégés par des grilles et des fossés, plus un réseau de piquets et de barbelés, et comportant une imposante artillerie abritée dans des tourelles mobiles blindées, en plus de l'artillerie de coffre, avec la possibilité d'amener par voie ferrée d'autres canons depuis Metz. Les 1250 hommes disposaient de conditions jugées confortables à l'époque : eau courante, électricité, toilettes etc. L'association qui s'occupe du site a présenté de façon très intéressante cette forteresse, en montrant l'extérieur et ses défenses, notamment les abris en escargot, et l'intérieur avec les dortoirs, la cuisine, les salles pour les obus, et la manoeuvre des tourelles et le tir à blanc au canon de 53 mm ont été des moments impressionnants. 



Une des tourelles équipées d'un mortier de 150 mm. 

Les tourelles avec canon de 100 mm. 





Un pivot de tourelle, en parfait état de marche. 




Le monte - charge pour les obus. 

Un des dortoirs. 

Le canon de 53 mm utilisé pour le tir à blanc.

Le fort devait prévenir toute attaque française sur Metz par la vallée de la Seille mais aussi soutenir les troupes allemandes sur la frontière, ce qui arriva fin août 1914 lorsque les pièces du fort bombardèrent Nomeny. 

Cette sortie permit donc une étude complète de ce conflit et de ses conséquences, dans un cadre d'histoire locale, tout en travaillant sur plusieurs matières.

Jérôme JANCZUKIEWICZ (histoire et HGGSP) et Nathalie LEFOLL (français). 

jeudi 7 mars 2024

REIMS : HISTOIRE ET PATRIMOINE
Sortie scolaire du lundi 5 février 2024.

Dans le cadre de la Section Européenne, du programme d'histoire et de HGGSP de Terminale, la visite de la ville de Reims, dans la Marne, présente un intérêt particulier. Deux sites rémois ont été sélectionnés.

Le musée de la Reddition du 7 mai 1945.

Ce musée est aujourd'hui installé dans une partie du lycée Franklin Roosevelt, qui était en 1945 le Collège Moderne et Technique, une école professionnelle, qui servit de Quartier Général au général Dwight Eisenhower, Commandant Suprême des Armées alliées en Europe dans les derniers mois de la Seconde Guerre Mondiale.



Eisenhower avait réquisitionné un hôtel de luxe (le Trianon Palace) à Versailles pour y diriger les opérations militaires. Avec la contre-offensive allemande dans les Ardennes le 16 décembre 1944, il souhaita se rapprocher du front et choisit Reims où il s'installa le 20 février 1945 à l'Hôtel Mignot, qui lui servit de résidence et au Collège Technique et Moderne, pour son Etat-major, qui fut partagé en deux : la partie sur rue fut réservée aux Américains qui s'y installèrent avec beaucoup de discrétion et la partie sur cour fut laissée aux élèves et aux professeurs. Cette discrétion, avec un service d'ordre assez restreint et un mode de vie très simple du général Eisenhower, fit que jamais les Allemands ne se doutèrent de l'installation du QG à Reims.

C'est dans la salle des cartes que le général Jodl, arrivé dans la soirée du 6 mai avec un avion américain, signa la capitulation du IIIe Reich au nom de l'amiral Dönitz, le 7 mai 1945 à 2 h 41, la fin des combats étant programmée le 8 mai à 23 h 01. Le général américain Walter Bedell - Smith signa pour les armées alliées, le général Ivan Sousloparov pour l'URSS, le général français François Sevez signant l'acte en tant que témoin ("witness") puisque la capitulation eut lieu sur le sol national. Eisenhower, qui avait un grade plus élevé que Jodl, ne signa pas, mais reçut les Allemands après la signature. 



Pour éviter de donner l'impression que les Allemands n'avaient signé qu'avec les Alliés occidentaux, Staline demanda une nouvelle signature de l'acte de reddition, à Berlin, le 8 mai 1945, ce qui fut fait, selon l'heure soviétique en vigueur, le 9 mai 1945 après minuit. C'est pour cela que les Occidentaux célèbrent la victoire le 8 mai et les Russes le 9 mai. 

Eisenhower resta à Reims jusqu'au 25 mai 1945. 

Le musée, qui a un grand intérêt, présente deux parties: un musée militaire avec la campagne de 1940, l'Occupation de Reims et la Résistance, puis la Libération et l'installation des Américains dans la ville à partir du 30 août 1944, avec une belle collection d'uniformes et d'objets.






La salle des cartes ou War Room comporte une longue table avec des chaises où les plénipotentiaires se réunirent le 7 mai 1945 ainsi que des cartes des différents fronts, plus des statistiques sur les approvisionnements, les pertes etc. 








Après cette plongée dans la Seconde Guerre Mondiale, les élèves sont allés manger au McDo de Reims centre avant de visiter la cathédrale de Reims.

La cathédrale de Reims.

La cathédrale de Reims, construite de 1211 à 1345, est un magnifique exemple de l'art gothique et elle en impose par ses dimensions : 81 m de haut, près de 150 m de long, une hauteur de la nef à 38 m !



Elle fut classée au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1991 et son étude permet de traiter une partie du thème 4 en HGGSP.  En effet, la cathédrale subit un grave incendie en septembre 1914 suite à un bombardement allemand puis elle fut endommagée par d'autres tirs jusqu'à la fin d'octobre 1918. La ville de Reims fut détruite à 80 % lors de la Grande Guerre.




La restauration de la cathédrale se fit grâce au mécénat de la famille Rockefeller qui permit la reconstruction de la toiture et de la nef dans les années 1920, puis d'autres mécènes s'attachèrent à restaurer d'autres éléments (statues, lustres, orgues etc) : les collectivités locales comme la ville de Reims, le département de la Marne, des personnes privées comme la princesse de Chimay, les vignerons de Reims et les maisons de Champagne, le clergé du diocèse, les biscuits Fossier etc. Deux plaques permettent d'étudier ce mécénat. 








Enfin, l'étude des vitraux a permis aux élèves de voir ceux crées par Marc Chagall. 

La visite, très riche, a été utile dans la cadre de la section européenne, avec l'étude du Musée de la Reddition et des cours de HGGSP avec le thème du patrimoine. De même, madame Florence Pierrot, dans le cadre des cours d'optique, a pu faire étudier à ses élèves des instruments comme le sextant, le compas, les jumelles et le viseur Norden des bombardiers américains. 




Jérôme Janczukiewicz, professeur d'histoire - géographie en section européenne et HGGSP.

Avec Florence Pierrot, professeure de physique chimie en section européenne, Martine Raux et Jacqueline Sondag, professeures d'anglais.

mercredi 10 avril 2019

BERLIN, UNE VILLE DANS L'HISTOIRE 1er - 5 AVRIL 2019

Berlin, une ville dans l'Histoire
1er - 5 avril 2019

Le but de ce séjour à Berlin était de faire découvrir aux élèves du lycée les divers aspects de la capitale allemande, qui reflète, par son architecture, de grands moment de l'Histoire : le IIème Reich (1871 - 1918) avec le Reichstag, aujourd'hui le Bundestag, la République de Weimar, le IIIème Reich (1933 - 1945) avec le Ministère de l'Air et le camp de concentration de Sachsenhausen, la Guerre Froide (1947 - 1991) avec le Mur, puis la Réunification du pays après 1990 avec les nouveaux monuments.

La Porte de Brandebourg.

Nous verrons ce voyage dans l'ordre chronologique des visites.

1er avril 2019

Après une nuit de voyage et un bon petit déjeuner à l'arrivée, les élèves ont commencé à parcourir la ville avec la découverte de la Porte de Brandebourg, du Mémorial des Juifs Assassinés d'Europe, puis du Musée de l'Espionnage en descendant vers la Leipziger Platz.








Le Musée de l'Espionnage présente, de façon très ludique, une remarquable collection d'objets utilisés par les services secrets, de l'Est comme de l'Ouest, mais il retrace aussi l'histoire de l'espionnage depuis l'Antiquité. Voici une toute petite sélection d'objets.


La célèbre machine Enigma utilisée sous le IIIème Reich.

La machine à coder soviétique Fialka M 125, utilisée des années 1950 aux années 1990.

Un gant - pistolet utilisé par l'OSS.

Une montre - appareil photo Steineck, de la RDA (1949 - 1951).


Un micro bien caché ...


Le célèbre étui à violon...


Le "parapluie bulgare" utilisé par les services de l'Est pour empoisonner les dissidents.

Une Trabant utilisée pour le repérage thermique.


2 avril 2019


Le Mémorial des Juifs Assassinés d'Europe a été construit entre la Porte de Brandebourg et la Potsdamer Platz, dans un lieu symbolique qui était avant 1945 un vaste jardin qui bordait la Chancellerie du Reich et le bunker où Hitler se suicida le 30 avril 1945, ainsi que le Ministère des Affaires Etrangères, donc des centres du pouvoir nazi aujourd'hui disparus.

Ce mémorial, inauguré en 2005, se compose d'une vaste esplanade avec 2711 stèles grises, de tailles différentes, et posées sur un sol ondulé. Elles symbolisent la destruction : on peut y voir des tombes, des champs brûlés, des ruines ... S'y promener est très déconcertant, car on s'y perd véritablement ! 







Ensuite, il y a un centre de documentation souterrain qui retrace l'histoire de la Shoah avec de nombreux documents présentés sur des panneaux lumineux et les noms des juifs assassinés, avec leurs portraits, sont projetés sur un mur. C'est un moment très saisissant et empreint d'émotion.







La "Topographie de la Terreur" se situe à l'est du Mémorial. C'est un lieu particulièrement intéressant pour appréhender la notion de totalitarisme mais qui nécessite aussi beaucoup d'explications pour les élèves car sa compréhension n'est pas facile ...




Le lieu est composé de strates successives remontant au IIIème Reich et à l'époque de la RDA, donc aux totalitarismes nazi et communiste. 

- Au premier plan, on voit le sous-sol de l'immeuble du RSHA (le Reichssicherheitshaumpamt), qui était le service de sécurité du Reich, composé de la Gestapo, de la Police Criminelle, et du SD (le service de renseignements de la SS) réunis depuis le 27 septembre 1939. Ces services, qui ont été les instruments de la terreur nazie en Allemagne et en Europe occupée, occupaient un immeuble, détruit en 1945, et dont il ne reste que des caves et des locaux techniques avec des murs en briques ou en tuiles émaillées. 





- Au dessus du sol, il y a un large tronçon du Mur de Berlin (1961 - 1989), du moins, du mur extérieur (côté Berlin -Ouest) reconnaissable par des cylindres de ciment  au sommet des plaques destinés à empêcher une prise facile aux fugitifs qui tenteraient de le franchir. Le second mur (côté Berlin -Est) n'est plus visible. Ces éléments du Mur de Berlin sont très dégradés, de nombreux touristes ayant voulu rapporter un souvenir de la ville ... Ils permettent néanmoins de visualiser cet élément qui coupait la ville en deux.








- Enfin, le dernier élément, qui domine l'arrière - plan avec ses formes massives, est l'ancien Ministère de l'Air du IIIème Reich, dernier monument intact de l'époque nazie à Berlin. Ayant échappé à la destruction en 1945, le bâtiment fut occupé par les Soviétiques qui y installèrent leur Q.G. Aujourd'hui, c'est le Ministère des Finances ... Devant l'entrée, au n° 97 de la Wilhelmstrasse, il y a des écrans numériques qui égrènent des mots dans toutes les langues ...







Le site de la "Topographie de la terreur" comprend aussi un centre de documentation, extrêmement riche, voire trop riche, qui présente de nombreux documents sur l'époque du nazisme. Si certains sont connus et présentés dans les manuels scolaires, d'autres méritent l'attention comme ces unes de Time Magazine qui montrent au public américain les crimes de masse commis par les nazis en Europe.







La couverture de Time Magazine , du 23 février 1942, présentant Heydrich, le n° 2 de la SS et ses crimes.

La couverture de Time Magazine du 11 octobre 1943, sur Himmler et les crimes de masse commis en Europe. L'arrière-plan de l'image montre un empilement de cadavres.

En remontant la Wilhelmstrasse, vers la Porte de Brandebourg, on peut encore voir de nombreuses traces de l'Histoire :

- Une vaste "fresque" de 1952, composée de carreaux de porcelaine venant de Meissen, en Saxe, qui glorifie le socialisme et la RDA. Quelle image voulait donner le SED qui dirigeait le pays ?


Un peuple joyeux et épanoui, conduit par le Parti Communiste (SED) et les Jeunesses Communistes (FDJ, en chemises bleues, plus les pionniers), qui construisent une société idéale, basée sur le socialisme, en train de se bâtir (murs en briques qui s'élèvent, usines).

L'ouvrier (en bâtiment) est encouragé par le Parti, très bienveillant à l'égard du peuple. A l'arrière, on voit de nouvelles maisons, toutes identiques, qui sont en train d'être construites.


Une paysannerie équipée de tracteurs, cherchant la productivité et unie à la classe ouvrière.


Priorité à l'industrie lourde : sidérurgie avec hauts - fourneaux, construction mécanique, afin d'équiper le pays.


Le travail intellectuel est aussi fondamental : les ingénieurs ont dessiné des plans, le tout dans une atmosphère fraternelle car on remarque en arrière-plan les Jeux Internationaux de la Jeunesse qui réunissaient des jeunes venus du monde entier. Sur la droite, des immeubles modernes et neufs.

L'ancien emblème de la RDA, avec les gerbes de blé (la paysannerie), le marteau (classe ouvrière) et le compas (travail intellectuel), faisait une synthèse de ces théories. 

On croise aussi un panneau qui rappelle la Conférence de Berlin de 1884 - 1885, qui aboutit au partage de l'Afrique entre les puissances coloniales.





Enfin, c'est le retour à la Pariser Platz et à la Porte de Brandebourg. Les élèves ont découvert le quartier des ambassades et l'Hôtel Adlon, totalement reconstruits, et revu la Porte de Brandebourg entièrement restaurée.


Le blason de l'ambassade du Royaume - Uni.


L'ambassade de France.


L'ambassade des Etats - Unis.


L'hôtel Adlon.

La Porte de Brandebourg.


Le quadrige de la Porte de Brandebourg.

Ensuite, pour finir la journée, nous avons visité le Mémorial des Sintis et des Roms assassinés par les nazis, qui se trouve dans un jardin proche du Bundestag.






Autour du bassin rond, le sol est composé de stèles portant le nom d'un camp de concentration ou d'extermination et des murs translucides permettent aux visiteurs de suivre ce génocide.







3 avril 2019

Il y avait deux grandes visites prévues dans la journée. Le matin, le groupe est allé visiter le Mémorial du Mur de Berlin, situé le long de la Bernauer Strasse, qui, jusqu'en 1989, séparait le secteur français du secteur soviétique. Cet endroit reste tristement célèbre car le Mur, qui commença à s'élever le 13 août 1961, passait d'abord par les façades des immeubles, qui furent murés ce jour-là. En effet, l'accord de partage de la ville avait délimité les secteurs de sorte que les habitants étaient en secteur français en sortant de chez eux mais revenaient dans le secteur soviétique en passant la porte de l'immeuble ... La rue fut donc le théâtre de scènes terribles, des Berlinois sautant des étages pour tomber ensuite dans les bâches tenues par la police ou les pompiers de Berlin - Ouest ... 

Le Mur fut ensuite renforcé avec la destruction des immeubles, remplacés par un second mur en ciment à partir de 1966. Le secteur prit donc l'aspect classique du Mur de Berlin : un mur double, avec un No Man's Land composé d'une barrière de barbelés électrifiés, de la route de surveillance avec ses lampadaires, et de miradors.







Une structure métallique permet de bien voir, depuis une plateforme, ce tronçon du Mur, le mieux conservé de Berlin.




Le tracé du Mur est symbolisé par une série de rails métalliques et par des plaques au sol: celles de forme ronde indique le lieu où furent abattus des Allemands qui tentaient de le franchir. De grands panneaux permettent le bien visualiser le secteur à l'époque de la Guerre Froide.








Enfin, la promenade a mené les élèves à la Chapelle de la Réconciliation, une construction circulaire élevée en 2000 à l'emplacement de l'ancienne église, dynamitée par les autorités est - allemandes, car elle gênait la vue des gardes ... Des blocs et sculptures venant de cette église sont disposés autour de la chapelle ainsi que la flèche du clocher.






La pause repas du midi s'est déroulée à Checkpoint Charlie, le célèbre passage entre le secteur américain et le secteur soviétique, reconstitué avec la guérite et les panneaux.






Le temps de l'après-midi a été consacré à la visite du camp de concentration de Sachsenhausen, situé à 30 km au nord de Berlin.



Un premier camp avait été ouvert dès 1933, dans une ancienne brasserie située à Orianenburg, et gardé par les SA. Fermé en 1935, ce camp fut remplacé par celui de Sachsenhausen, construit à partir de 1936 sous la direction de Theodor Eicke, commandant du camp de Dachau.

Sachsenhausen devait devenir un camp modèle que les autres camps devaient imiter. Les principaux commandants de camps de concentration y firent leur instruction, comme Rudolf Höss, qui dirigea Auschwitz. 

Le camp fut bâti selon une forme triangulaire, avec une vaste porte d'entrée surmontée d'une tour située à la base du triangle. Sur la grille de fer, on peut lire la triste devise des camps : "Arbeit macht frei", le travail rend libre. Cette tour était le point central du camp où travaillaient le commandant et ses adjoints. Des miradors se trouvaient le long des murs qui délimitaient le triangle. Un autre triangle, extérieur, délimitait trois espaces distincts correspondant chacun à un côté de ce triangle : du côté de l'entrée, la Kommandantur, un garage et les maisons des SS; un secteur "VIP" constitué de petites maisons pour loger des prisonniers de guerre ou des otages (qui restaient donc à l'écart des autres déportés, comme Paul Reynaud, Georges Mandel ou Jean Borotra); une usine où les déportés travaillaient. 

Près du camp, on a un vaste bâtiment qui était le centre de l'Inspection Générale des Camps (1937 : 1938) : Sachsenhausen était donc le centre du système concentrationnaire nazi.









La visite de ce camp est à la fois émouvante et passionnante, grâce à la découverte de plusieurs lieux muséographiques installés dans d'anciens baraquements. Ces baraques étaient disposées en éventail à l'intérieur du camp. A la droite de l'entrée principale, il y avait une série de baraques installées de façon linéaire, formant le secteur destiné aux Juifs.











Dans l'ancien secteur juif, une baraque abrite désormais un musée consacré aux persécutions antisémites perpétrées par les nazis.







Le camp avait aussi un bloc cellulaire, où les SS enfermaient les prisonniers qu'ils voulaient punir. Il avait la forme d'un T, mais il a été partiellement détruit.






L'intérieur du camp semble bien vide, mais il y a de nombreux éléments à voir : les miradors, les anciennes cuisines et la lingerie, le mémorial des déportés.











Le musée est remarquable, tant par la richesse des collections que par leur présentation. C'est à Sachsenhausen que fut mis au point, en 1938, le système des triangles qui permettaient aux gardiens de savoir immédiatement le "crime" commis par les déportés ainsi que leur nationalité grâce à une lettre (F = Frankreich): le triangle rouge désignait un communiste, le noir un asocial etc. Le triangle était cousu sur la veste au niveau de la poitrine et sur la jambe gauche du pantalon. Un bandeau de tissu blanc complétait les triangles, avec le numéro de matricule du déporté.






Le musée présente de nombreux objets utilisés ou fabriqués par les déportés.



Le camp a accueilli des déportés aux origines variables selon les époques, avec des "vagues" correspondant aux diverses étapes de la période : d'abord des opposants politiques anti-nazis, puis des Juifs jusqu'en septembre 1939, puis des résistants originaires de toute l'Europe dont des Français, des prisonniers de guerre soviétiques, des survivants de l'insurrection de Varsovie lors de la guerre, ainsi que des Roms et des Sintis, puis des déporté venus d'autres camps à partir de janvier 1945. En février 1945, il y avait 70 000 déportés dans le camp !
La visite se poursuit avec des lieux sinistres où des prisonniers de guerre soviétiques, au nombre de 13 000, furent mis à mort en août 1941, par fusillade dans une fosse, plus des Juifs tués par les gaz. Le camp disposait en effet d'une chambre à gaz, aujourd'hui détruite, mais on voit encore les fondations, ainsi que des fours crématoires formant la "Station Z", car elle était le point terminal du parcours des déportés dans le camp.










Environ 200 000 déportés furent internés à Sachsenhausen de 1936 à 1945; 84 000 y moururent : résistants de toute l'Europe, homosexuels, Roms et Sintis, prisonniers de guerre soviétiques (dont Iakov Djougatchvili, un des fils de Staline), Juifs ... Les conditions de vie y étaient très dures, ainsi que le travail, sans compter les exécutions.

De nombreux déportés durent travailler dans l'usine extérieur du camp ou dans des kommandos plus lointains, dans la menuiserie ou dans l'armement. Il y eu aussi des expériences médicales monstrueuses réalisées à l'intérieur du camp : stérilisation, castration, "traitement" contre l'hépatite, études raciales sur les Roms et les Sintis.








Le camp fut libéré le 22 et 23 avril 1945 par une unité de l'armée rouge et des soldats de la 1ère Armée Polonaise qui y trouvèrent plus de 3 000 déportés, dont de nombreuses femmes qui avaient été évacuées de Ravensbrück après une marche de la mort. Les autres, au nombre de 33 000, avaient été forcés de quitter le camp les 20 - 21 avril 1945 pour une marche de la mort en direction du nord de l'Allemagne et de la Baltique. Mais la sinistre existence du camp ne s'arrêta pas en 1945. Les Soviétiques le réutilisèrent (comme Buchenwald par exemple) pour interner les opposants politiques, anciens nazis bien sûr, mais aussi des anti-communistes. Jusque sa fermeture définitive en 1950, 12 000 personnes supplémentaires y moururent en raison des mauvaises conditions de détention. Ensuite, les autorités communistes détruisirent une partie des installations du camp dont le bloc cellulaire et la Station Z.



4 avril 2019



La journée fut consacrée à une longue balade à travers Berlin, avec le Gendarmenmarkt, l'opéra, le Berliner Dom ...







Les élèves ont pu rencontrer Karl Marx et Friedrich Engels ...





Et voir le palais impérial des Hohenzollern, reconstruit ...




Le but était d'abord de montrer le Nikolaiviertel, le quartier Saint-Nicolas, seul quartier ancien du coeur de Berlin, avec son église médiévale.








Puis ce fut l'Alexander Platz et la montée dans la Tour de la Télévision, une des grandes réalisations de la RDA. Haute de 368 mètres, cette tour fut une prouesse technique et la montée au sommet, par ascenseur, reste un grand moment. 





Une vue incroyable sur Berlin !







5 avril 2019

Dernier jour à Berlin ! Il fallait encore profiter de la ville et donc ce fut :

- Le Musée d'Art Moderne :








- Une promenade dans le quartier de la chancellerie :





- Et surtout la visite de la coupole du Bundestag ! Un chef d'oeuvre de Norman Foster !














- Puis le Mémorial de l'Armée Rouge, qui perdit 100 000 hommes lors de la bataille de Berlin en avril - mai 1945.







Dans la soirée, nous entamions le retour au lycée ...

Les cinq jours passés à Berlin ont donc permis aux élèves de parcourir l'Histoire en traversant les siècles et la capitale allemande, par la diversité de son patrimoine, est un lieu adéquat pour réaliser ce parcours.


Jérôme Janczukiewicz, professeur d'histoire, organisateur du voyage.

Un grand merci à Chantal Gouteux, professeure d'allemand, Pascal Bartosik, professeur d'arts plastiques, et Anouk Lambert, professeure de sciences.